Petite introduction .
J'ai vu le jour dans ce monde terrible et très injuste en cette période de misère sicilienne 1956 .
J'ai vu la pauvreté au pied de notre porte, à quelques mètres de notre maison . Je n'ai pris conscience de cela que bien des années plus tard , car je passais devant ces pauvres gens sans penser que cela était anormal .
Cela a complètement changé ma façon de vivre et je suis très attentf à la détresse des gens . J'aime partager ou donner .
J'ai vu le jour dans ce monde terrible et très injuste en cette période de misère sicilienne 1956 .
J'ai vu la pauvreté au pied de notre porte, à quelques mètres de notre maison . Je n'ai pris conscience de cela que bien des années plus tard , car je passais devant ces pauvres gens sans penser que cela était anormal .
Cela a complètement changé ma façon de vivre et je suis très attentf à la détresse des gens . J'aime partager ou donner .
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Je ne peux pas dire que j'étais toujours malheureux ce serait mentir .
J'ai eu de grands moments de bonheur lorsque je m'évadais de notre maison. Tous les jours c'était un rituel , je n'aimais pas l'enfermement .
Il fallait que je visite cette ville .
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Dès le lever du lit, je prenais un petit déjeuner mais quelquefois mon impatience était trop grande et je me mettais en marche .
Je ne pensais à rien d'autre , je ne vivais que pour cela : visiter Palerme .
J'étais le plus heureux , seul à travers cette immense et belle cité , mais hélas la splendeur n'était pas au rendez vous dans toute la ville car il y avait également des quartiers très sales .
Près de chez nous se trouvait un ghetto sur une longueur de 300 mètres environ et en face un mur de la même longueur où les gens déposaient toutes sortes de cochonneries .
Un grand dépotoir où étaient déposées de petites boîtes remplies de bébés chats .
Je m'empressais de les sauver , avec quelques garçons du coin nous sous disputions les boîtes .
Puis je je ramenais à la maison ce que j'avais pu sauver et je reprenais la poudre d'escampette .
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Je voulais tout voir , absolument tout voir et tout entendre .
J'allais souvent sur le grand port admirer les grands destroyers et navires de guerres américains .
Tous ces bâtiments étaient, à mes yeux , majestueux et immenses .
Quelquefois les marins me saluaient lorsque je me promenais avec ma grand mère . Elle avait plaisir à me vêtir en petit marin ( le costume complet ) et il y avait toujours des marins qui venaient toucher mon pompon rouge et me faisaient un salut .
Je m'empressais de leur rendre, ils souriaient et s'adressaient à ma grand mère , peut être pour la féliciter .
Idem lorsqu'elle venait me chercher au collège , nous passions par le port car c'était sur notre route et il y avait toujours une poignée de matelots qui venaient systématiquement vers nous , me prenaient dans leurs bras et m'offraient des friandises, sans qu'on leur demande quoi que ce soit .
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Mes escapades se finissaient toujours par le grand marché " La Vucciria " ( le marché des cris ) , à la tombée de la nuit, car je prenais le temps de tout regarder : les fruits de chaque saison , kakis , oranges , pastèques , cerises , nèfles ... et des fruits inhabituels que je ne vis en France que bien des années plus tard .
Des poissons de toutes sortes , escargots , poulpes , thon rouge et j'en passe ( reportez vous aux vidéos que j'ai postées , elles illustrent parfaitement ce que je voyais ) .
Je me remplissais les yeux de toutes ces merveilles , sans oublier les senteurs de toutes sortes , des parfums d'herbes et d'épices de tous les pays .
Il y avait aussi les plats cuisinés qui me faisaient saliver et pour finir toutes ces viandes grillées devant vous .
Comme ce marché d"Il Capo " finissait pratiquement à une rue de chez moi , je m'empressais de rentrer sinon c'étaient encore des cris et une rouste .
Je me souviens encore du martinet , du moins mes fesses et mes cuisses s'en souviennent encore .
Mais moi je me mettais immédiatement à penser à la virée du lendemain .
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Je pense que toutes ces fugues journalières ont pu être une des causes de mon enfermement qui fût pour moi la fin du monde .
Ne plus pouvoir me rendre dans toutes ces ruelles où je pouvais déambuler et rêvasser à ma guise a été un crève coeur .
Moi qui avait l'habitude de parcourir les rues d'Albertville , j'ai connu le même sentiment encore une fois , lorsque j'ai été emmené au centre de la Belle etoile à l'Etanche à Mercury .
Il n'y avait aucune comparaison entre le centre en Italie et Mercury .
C'était le jour et la nuit . En Italie nous étions bien traités , nous mangions à notre faim avec de très bons desserts , et avions tout le confort .
A Mercury c'était un centre de redressement, que font des enfants de six ,sept et huit ans dans un tel centre avec des tortionnaires ?
Aucun enfant ne devrait connaître et subir ce que nous les anciens de l'abbé Garin avons subi dans les trois centres : l'Etanche , Mercury et Tamié .