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  • Le décès inattendu d'une mère N0 2

    1391988_10202316525744293_271320539_n.jpg Je reviens sur le décès de ma mère en 1975 car hier, mon épouse étant à côté de moi, je n'arrivais pas à exprimer réellement ce que je ressentis lors du décès de notre maman ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
             Donc , lorsque je me tenais face à notre défunte mère, j'étais immobile, je la fixais et l'histoire de mon enfance se mit à défiler .
    Je repensais à l'absence et le manque d'affection de la part de cette morte qui était là .
    Je lui expliquais , en pensée, que le peu de temps que je l'avais vu, j'étais le plus heureux des garçons, surtout lorsque nous étions tous attablés autour du repas et même si elle ne s'adressait pas directement à moi , mais plus à mes frères et soeurs , je la regardais parler .
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            Je lui dis combien j'avais apprécié, un jour que nous étions seuls à la maison, de l'écouter chanter une dizaine de chansons italiennes tout en cousant ses vêtements car étant forte ma mère ne les achetait pas mais achetait des patrons et se mettait à l'ouvrage .
    Pendant qu'elle faisait son récital je regardais à la fenêtre .
    Nous ne nous adressions jamais la parole comme si j'étais invisible et inexistant .
    Et, comme en Italie , dès que j'arrivais à la maison , le peu de fois où j'ai pu sortir du centre pour aller chez moi, je parcourais les rues de Chambéry, je ne rentrais que pour les repas .
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            Dans cette morgue elle était là, allongée avec un sourire, comme si le poids d'une vie de dureté venait de lui foutre la paix .
    Je lui ai dis de reposer en paix et que je ne lui en voulais pas du tout .
    De temps en temps mes pensées étaient interrompues par l'une de mes soeurs qui prenait des photos de la défunte car elle voulait un dernier souvenir .
            Je lui exprimais combien j'aurais voulu partager avec elle des moments de la vie, être près d'elle lorsqu'elle souffrait, je ne savais pas qu'elle luttait contre cette maladie depuis mon enfance .
    Je l'excusais de toutes mes souffrances endurées pendant ma jeunesse dans tous ces centres .
    Puis je fus dérangé par le brouhaha qui resonnait dans la morgue car il y avait beaucoup d'autres cerceuils dans cette immense pièce, les gens n'arrêtaient pas de rentrer et sortir, de parler, pleurer et comme je n'arrivais pas à me concentrer je suis sorti tout en regardant  en arrière de temps en temps , comme un véritable adieu à celle qui fût comme ma "réelle " mère pendant un court instant .
    Car même si elle ne me répondait pas, moi je pu enfin lui adresser quelques mots éternels .
    je lui dis que je ne l'oublierais jamais et qu'elle n'avait aucun reproche à se faire, que la vie doit être faite de pardon , je ne lui en voulais aucunement .
    Et je sortis tout en gardant au fond de moi l'image de cette triste et dernière vue de celle qui fût mon manque absolu et qui le reste à jamais .
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            Comme je l'ai expliqué dans le chapitre 7, après avoir été chez mon oncle, mes frères et ma belle soeur sont repartis en voiture et moi en train .
    Il y avait un arrêt de quatre heures à Milan, en attendant ma correspondance je me promenais et pensais à tout ce que j'avais reproché à ma famille .
    Je me suis retrouvé dans une manifestation , les gens me prenaient avec eux, ils pensaient que je faisais parti du cortège, je faisais signe que non .
    Dans le train , enfin tranquille, j'ai pu réfléchir à tous ces évènements précipités .
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            Tout cela a été le déclenchement de ma décision de vivre seul puis une multitude de faits qui m'ont conduit à vivre à Alberville .---------------------------------------------------------------------------------------Felicia Giannone Epouse Cerica Ton histoire et vraiment triste André comment te dire la souffrance que tu asc dû endurer je pleure à chaque fois que je te lis !!!!!------------------Daniel Rabiah Pour ma part je fus trimballé de droite à gauche de 1955 à 1962. D'abord je fus placé à Saint Beaudille de la Tour dans l'Isère , puis à Viviers en Ardèche, puis Lyon et Grenoble pour revenir à Saint Beaudille. En 1962 je me suis retrouvé pour la première fois dans les centre de L"Etanche , Mercury et Tamiè------------------- Christian Weber Ce qui est bien entre "anciens", c'est que l'on peut tout exprimer, sans craindre de "blesser", les personnes qui nous aiment, qui n'ayant pas notre vécu, ne peuvent en toute bonne foi ne pas comprendre. C'est vrai que l'on peut ressentir des sentiments paradoxaux et difficilement compréhensibles ! (haine et amour en meme temps!!!).----------------Daniel Rabiah Pour moi je n'ai jamais peut m'attacher, à qui que ce soit . Heureusement qu'il y a eut le sport , où j'ai peut oublié l'espace de quelque heure . Les enfants mon beaucoup apportaient.--------------Christian Weber Tu sais Daniel, le "système social" (SS), a tout fait pour nous empecher de créer des liens. J'ai toujours compris pourquoi!...--------------------Christian Weber Tous les 2 ans, je me suis trouvé déplacé ailleurs. Comment créer des liens ainsi. A moins que cela ait fait parti du système de "rééducation" ? Qu'est-ce nous devions payer à la société??---------------Christian Weber Le simple fait d'échanger entre nous, facilite une "résilience". pour moi, c'est encore dur de partager. Je me suis renfermé à force d'etre traité de mythomane!!!-------------Daniel Rabiah Moi ce fut de même pendant des années ne pouvant allé vers les autres. Avec les enfants cela pouvais allé mais avec les parents c'était plus difficile. il fallait que je les connaisse bien.
     

  • Le décès inattendu d'une mère

    1915597_101184319909631_4659950_n.jpg          Avant de poursuivre sur mon expérience d'enfant placé , je voudrais tout simplement parler de ma mère Françoise qui est décédée en 1975 d'un cancer des intestins à l'âge de 46 ans .
    Tout d'abord j'aimerais dire que le jour où j'ai appris sa mort , j'habitais chez ma belle soeur et ce matin là je dormais profondément, quand la sonnette de la porte d'entrée a retenti .
    Quasiment en même temps je sursautais en criant " ma mère est morte ! "
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             Je ne l'avais pas revu depuis trois ans . C'était en 1972  et ma mère avait dù accepter de me recevoir pour les grandes vacances .
    Donc avec quelques anciens de la Belle Etoile nous avons pris le train , la micheline , qui allait jusqu'à Chambéry et Grenoble .
    Arrivé sur le quai de la gare de Chambéry , je pris le bus au Reclus en direction de la ZUP .
    Devant la porte de mes parents je sonnais une bonne dizaine de fois sans obtenir de réponse quand soudain la voisine d'en face ouvrit sa porte et me fit comprendre que ce n'était pas la peine d'insister car toute ma famille était partie pour l'Italie .
    A ce moment je restais abasourdi par le choc puis me ressaisi et me souvint que le père de ma tante vivait près du château de chambéry .
    Je me mis en route et me rendis à son appartement où il m'apprit qu'il restait encore mes frères Thomas et Carmélo .
    Il eu aussi la gentillesse de me conduire auprès de mon frère Thomas qui se trouvait chez sa future femme , Danielle .
    Elle me prit immédatement sous son aile et me raconta toute l'histoire sur le départ soudain de mes parents, mon frère et mes soeurs .
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            Je suis resté tout le mois de juillet chez mon frère et ma belle soeur puis une assistante sociale m'a convoqué pour m'informer que mon frère ne pouvait s'occuper de moi et qu'il fallait que je rejoigne le groupe de la Belle Etoile en vacances à St Raphael .
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            Revenons à ce matin de 1975 .
    C'était la factrice qui sonnait à la porte, elle remit un télégramme qui précisait qu'il fallait appeler un numéro de téléphone à Florence .
    Je me rendis à Chambéry centre et appelait d'une cabine téléphonique , là ma soeur m'apprit le décès de ma mère .
    Le soir même , si mes souvenirs sont bons, mon frère, ma belle soeur, ma tante , mon cousin, sa femme et moi sommes partis pour Florence .
    En arrivant, nous étions attendus par la famille et nous sommes rendus à l'hôpital où se trouvait également hospitalisée ma soeur Rosalie pour une péritonite .
    J'ai pris ma soeur Rosaria dans mes bras puis nous sommes allés à la morgue .
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            Je ne voulais pas voir le corps de ma mère car une multitude de choses tournaient dans ma tête dans tous les sens .
    Je souhaitais la voir seul .
    J'étais un adulte mais en moi c'était le petit garçon qui pleurait .
    Pour autant , toujours aucune larme mais un immense poids dans la poitrine et toujours ce mot POURQUOI .
    Je pensais qu'un jour nous allions nous revoir, pouvoir nous parler et que j'aurais pû avoir des réponses à toutes mes questions .
    Mais elle était partie et les explications que je souhaitais avec elle .
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            Mes soeurs Rosaria et Joséphine m'ont rapidement rejoint, je suis ressorti de la morgue et j'ai vu mes frères pleurer .
    Puis nous sommes passés à l'appartement de mes parents puisque mon beau père était encore vivant .
    J'ai vu toutes les photos de mon grand père , ma grand mère , toutes les émotions m'ont submergées d'un coup et je me suis mis à sangloter .
    Plus tard nous nous sommes rendus chez mon oncle Rosario puis mon oncle François chez lequel nous avons mangé .
    A ce moment là , toutes mes années de souffrance sont remontées et j'ai vidé mon sac .
    Ma tante se permit de dire à mon frère " tu vois  il ne fallait pas l'emmener ! " . Cette tante est aussi à l'origine de mon placement , elle ne m'a jamais supporté , je ressemblais trop à mon père .
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            Je suis revenu en France par le train et je ressassais le comportement que j'avais eu , je me suis trouvé odieux .
    Je regrette tout ce que j'ai pu dire et cet écrit me permet de présenter mes excuses à ma belle soeur .
    Mais toute la souffrance accumulée depuis toutes ces années a explosé d'un coup .
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            Je n'ai jamais eu de relations avec ma mère , ni en gestes ni en paroles mais pourtant elle restait ma mère et je n'arrivais pas à la détester malgré tout .
    Mon drame à moi c'est que ma mère restait ma mère . ----------------------
     Lpe Soru Très belle ta maman ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------Corinne Carthieux Recit vrai donc dur en émotions--------------Daniel Rabiah J'ai connu une personne qui s'appelait Danielle au centre de Voglans . Encore un grand merci pour ton récit---------------------Jean Louis Barlet Mille merci pour ce récit, je vois que nous sommes seul au monde ont as des amis qui ont souffert bien plus que nous même. Bon je ne peut pas venir le 7 . Car je rentre à l'hôpital pour me faire opérer de la cataracte. Mes mes panse vous accompagnera.
       

  • Apprendre à vivre sans les siens et se sentir abandonné

    palerme.jpgJe ne connais pas les circonstances qui ont conduit à mon enfermenent dans ce collège italien, ou plutôt sicilien ,mais je fûs directement confronté à ce dilemme
    le jour venu .
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            Par un beau matin, ma grand mère , une petite valise dans une main et tenant ma petite main de l'autre , me mena au bus .
    Ces fameux bus où l'on monte par l'arrière , un contrôleur vous attend pour poinçonner votre ticket et vous laisser passer .
    Le véhicule démarra et traversa la ville en prenant la grande avenue principale de Palerme .
    Je m'empressais de regarder les moindres détails de cette grande ville qui d'un côté donnait sur la ville et de l'autre la vue sur le port et la côte .
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            Nous avons roulé ainsi à peu près une vingtaine de minutes puis le bus a stoppé et ma grand mère et moi nous sommes descendus .
    Une immense entrée nous faisait face, il y avait quelques marches et deux grandes portes .
    Quant à moi , je ne savais toujours pas ce que l'on venait faire dans cet endroit .
    Toujours tenu par la main je m'empressais de suivre ma grand mère qui marchait d'un pas décidé .
    Avec mes petites jambes, j'essayais de marcher aussi vite que je le pouvais .
    Passé l'entrée, la vision du lieu était très belle , un petit parc magnifique parsemé d'arbres un peu exotiques et d'arbustes très fleuris, qui dégagaient un doux parfum que je n'ai jamais oublié , remplis de coccinelles .
    Sur la droite se trouvait un pavillon , qui je le sus plus tard , était l'infirmerie , puis sur la gauche de petits bureaux .
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            C'est dans un de celui çi qu'un homme nous a reçu , il se présenta comme étant le directeur .
    Il discuta un peu avec ma grand mère puis elle se pencha vers moi et m'embrassa .
    Elle partit rapidement sans se retourner .
    En la regardant s'éloigner , je compris alors le désagrément qui venait de s'abattre sur moi .
    Là encore aucune larme ne coula, car tout cela était pour moi la continuité des choses, c'était comme cela dans mon optique .
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            Seul avec le directeur, celui çi me pria de le suivre et me présenta à son tour , à une jeune femme souriante qui m'apprit qu'elle serait désormais chargé de s'occuper de moi .
    Je l'ai suivie jusque dans une immense cour au milieu de laquelle trônait un grand mât sur lequel flottait un beau et grand drapeau italien .
    Un groupe d'une vingtaine d'enfants se trouvait déjà là , en rond et se tenant par la main .
    Elle me présenta à  tout le monde et me dit de tenir la main de celui qui était à côté de moi .
    Je venais d'être admis en maternelle .
    Je me rappelle que le premier jour nous avons joué aux quilles .
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            Ce que je retiens de mon arrivée, c'est qu'à la suite des bureaux se trouvait une immense pièce avec trois grandes baies vitrées . C'était le réfectoire .
    Suivait la salle de télévision où l'on pouvait également s'abriter en cas d'orage . Nous ne restions jamais à l'extérieur si le temps était mauvais .
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            Malgré cet internat , ma volonté de me promener à ma guise ne me quittait pas et j"étais très impatient de rentrer chez moi pour les vacances afin de pouvoir reprendre mes escapades dans cette ville que je trouvais magnifique .
    Ses théâtres , sa cathédrale ... Si j'étais resté en Italie peut être serais devenu architecte ?
    J'étais comme " aspiré " dans ce dédale de ruelles et avide de découvrir de nouvelles choses .
    J'avais le sentiment que cette ville m'appartenait et rien ni personne n'aurait pû m'empêcher de la parcourir en tout sens .
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           Ma mère crût un jour trouver un stratagème pour m'empêcher de sortir .
    Il y avait un handicapé avec des béquilles, qui geignait sans cesse , il faisait peur à voir le pauvre et était vêtu de noir .
    Elle me dit que si je sortais, cet homme m'emporterait et me donnerait aux loups .
    Le malheureux avait bien d'autres soucis que penser à enlever des enfants !!
    Bien sûr , je ne tins aucun compte de son avertissement .
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          La ville était mon univers .

    ----------------Christian Weber C'est avec intérêt que chaque jour, je lis ton blog !...----------

    -------------Christian Weber La rubrique "commentaires" de ce dernier n'étant activé, c'est par ce site que je passe pour te dire combien j'apprécie ces mémoires. N'est-ce pas douloureux, une feuille blanche et un stylo à la main, de te confronté à ton passé? Si, j'osais me permettre, je donnerait un titre à ce "roman" autobiographique. Auto-psychanalyse d'un enfant mal aimé! A travers tes écrits, on retrouve tous un peu quelque chose de..."Nous".

     --------Jean Louis Barlet Très beau récit merci pour cette instant magnifique. Jeanlouis-------------

    ------Daniel Rabiah magnifique récit de la première partie j'attends avec impatience de pouvoir lire la suite