Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

J'étais à Mercury Savoie - Page 5

  • Mes peurs et mes angoisses de la nuit

    La vieille de palerme.jpg

    Reproduction Photo et peinture de ma tortionnaire    
                                                                   

               J'ai déjà eu l'occasion de parler de cette peur de la nuit durant ma jeune et petite enfance .
    Cette punition qui nous était infligée la nuit par une vieille et méchante éducatrice .
    Sans oublier la méchanceté qu'elle avait envers ceux qui urinaient dans leurs lits .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               L'apparence de cette vieille dame était trompeuse car elle savait cacher sa vraie personnalité .
    On lui aurait donné " le bon Dieu sans confession " . Devant le directeur elle était toujours souriante, elle parlait d'une voix douce avec les parents .
    Elle avait une voix assez agée . La seule bonne chose qu'elle avait pour elle, c'est qu'elle savait conter les histoires pour enfants .
    Devant nos chambrées, dans le couloir, nous devions nous asseoir par terre, elle  s'asseyait sur une chaise et nous faisait réellement vivre ces contes, le petit poucet, le petit chaperon rouge etc...
    Hormis cela cette vieille peste avait parfaitement sa place chez l'abbé Garin .
    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Il n'était pas interdit de parler dans cet établissement mais cette vieille carne avait ses propres règles et si elle vous surprenait à parler elle vous enfermait un très long moment dans le noir dans la sacristie car l'église était accolée au dortoir des petits .
    Ce qui la réjouissait c'était de nous entendre hurler de peur puis elle ouvrait la porte et désignait les chambres du doigt.
    La porte de cette sacristie s'ouvrait directement sur le long couloir dans lequel se trouvait un pot de chambre pour tout le dortoir, ce qui faisait environ une soixantaine d'enfants .
    ________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Nous étions six par chambrées et mon lit était directement accolé au mur qui donnait sur le couloir et la porte de la sacristie .
    Je n'osais plus me lever la nuit pour uriner, j'étais traumatisé par le nombre répété d'enfermement dans cette pièce très sombre et effrayante .
    De ce fait, le matin je me retrouvais avec une autre grande appréhension.
    Cela me menait à vérifier plusieurs fois si j'avais mouillé mon lit , je tremblais de tous mes membres car je savais que j'allais subir la terrible et sévère punition .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Dès que cette vieille surveillante se présentait devant la porte de la chambre, elle affichait déjà son visage fermé et sévère envers ceux qui avaient fait pipi au lit .
    Je n'osais pas sortir de mon lit et je m'agrippais à mon drap et à la couverture que je serrais le plus fort possible contre moi, ce qui trahissait déjà mon infortune .
    Puis elle s'adressa aux autres en leur demandant de se retirer .
    Lorsque tous les enfants attendirent dans le couloir, elle se précipita vers la porte , la referma et se dirigea vers mon lit, puis arracha draps et couverture .
    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Elle commença par me gifler puis se baissa et me mordit à pleine dents le mollet ensuite elle sortit et me laissa seul en fermant la porte à clef .
    Je regardais la morsure qui resta un grand moment puis disparu petit à petit en laissant une rougeur .
    Tous les matins je subissais ses terribles et douloureuses morsures et il était très rare que je déjeune le matin .
    Puis je la voyais réapparaître et elle me faisait signe de rejoindre les autres qui, de peur, ne me regardaient pas et ne disaient mot .
    ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Ce triste rituel continua jusqu'au jour où une épidémie de grippe se propagea dans le collège .     
    Le directeur, un docteur et l'infirmière nous demandèrent de nous présenter les uns après les autres dans le bureau . Le mèdecin devait nous ausculter .
    Quand vint mon tour, la vieille surveillante étant présente, je pris mon courage à deux mains et, puisque personne n'osait révéler ses agissements, je fis savoir ce que cette dame me faisait subir tous les matins .
    Je reçu en retour une claque magistrale suivi de :
    " menteur! cela est impossible dans cet établissement! "
    Et moi je criais encore plus fort en regardant le médecin .
    " si elle me mord tous les matins et m'enferme à double tour! "
    Je n'avais aucune preuve , ils me firent sortir et se faisant je regardais le visage de cette vieille sadique, elle était crispée et me fixait en retour .
    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Le soir venu, elle enleva mes draps et ma couverture et me fis coucher directement sur le matelas.
    Je compris que mon calvaire ne faisait que commencer .
    N'ayant pas de quoi me couvrir ainsi dans le noir, je me mis sous le matelas .
    Le matin suivant, me voyant installé de la sorte, elle jeta le matelas à terre et me roua de coups .
    La journée passa, les heures défilaient et je ne pensais plus qu'à cette nuit qui arrivait, frissonnant de peur .
    Au moment de se coucher, elle me changea de place et m'installa dans un lit sans draps ni couverture . Le matelas lui même avait disparu .
    Je devais dormir directement sur les lattes en fer du lit et là encore me retrouvant dans le noir je me mis sous le lit .
    Le matin ce qui devait arriver arriva, je me pris une rouste gigantesque, j'étais devenu son souffre douleur .
    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Puis pâques arriva enfin .
    Je fus demandé à l'entrée et je vis ma grand mère qui était venue me chercher pour les fêtes .
    Au moment de partir je lui fis comprendre que je ne voulais plus revenir, que j'avais de plus en plus peur de cette dame qui nous gardait .
    Je lui racontais toutes mes misères, elle posa ma valise, se dirigea vers le directeur et demanda à rencontrer ma tortionnaire .
    Celui çi l'envoya chercher .
    Face à elle ma grand mère me montra du doigt puis cria :
    " si vous vous amusez encore à toucher à mon petit fils je vous tue !"
    ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               Depuis ce jour je fus tranquille car après les fêtes j'eus la surprise de voir que la vieille dame n'était plus là .
    Elle avait été licenciée, la maltraitance cachée qu'elle nous infligeait avait enfin été dévoilée au grand jour .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
               C'était une joie lorsque ma grand mère venait me chercher car nous repartions en calèche et j'adorais cela .
               
  • Le décès inattendu d'une mère N0 2

    1391988_10202316525744293_271320539_n.jpg Je reviens sur le décès de ma mère en 1975 car hier, mon épouse étant à côté de moi, je n'arrivais pas à exprimer réellement ce que je ressentis lors du décès de notre maman ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
             Donc , lorsque je me tenais face à notre défunte mère, j'étais immobile, je la fixais et l'histoire de mon enfance se mit à défiler .
    Je repensais à l'absence et le manque d'affection de la part de cette morte qui était là .
    Je lui expliquais , en pensée, que le peu de temps que je l'avais vu, j'étais le plus heureux des garçons, surtout lorsque nous étions tous attablés autour du repas et même si elle ne s'adressait pas directement à moi , mais plus à mes frères et soeurs , je la regardais parler .
    ________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Je lui dis combien j'avais apprécié, un jour que nous étions seuls à la maison, de l'écouter chanter une dizaine de chansons italiennes tout en cousant ses vêtements car étant forte ma mère ne les achetait pas mais achetait des patrons et se mettait à l'ouvrage .
    Pendant qu'elle faisait son récital je regardais à la fenêtre .
    Nous ne nous adressions jamais la parole comme si j'étais invisible et inexistant .
    Et, comme en Italie , dès que j'arrivais à la maison , le peu de fois où j'ai pu sortir du centre pour aller chez moi, je parcourais les rues de Chambéry, je ne rentrais que pour les repas .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Dans cette morgue elle était là, allongée avec un sourire, comme si le poids d'une vie de dureté venait de lui foutre la paix .
    Je lui ai dis de reposer en paix et que je ne lui en voulais pas du tout .
    De temps en temps mes pensées étaient interrompues par l'une de mes soeurs qui prenait des photos de la défunte car elle voulait un dernier souvenir .
            Je lui exprimais combien j'aurais voulu partager avec elle des moments de la vie, être près d'elle lorsqu'elle souffrait, je ne savais pas qu'elle luttait contre cette maladie depuis mon enfance .
    Je l'excusais de toutes mes souffrances endurées pendant ma jeunesse dans tous ces centres .
    Puis je fus dérangé par le brouhaha qui resonnait dans la morgue car il y avait beaucoup d'autres cerceuils dans cette immense pièce, les gens n'arrêtaient pas de rentrer et sortir, de parler, pleurer et comme je n'arrivais pas à me concentrer je suis sorti tout en regardant  en arrière de temps en temps , comme un véritable adieu à celle qui fût comme ma "réelle " mère pendant un court instant .
    Car même si elle ne me répondait pas, moi je pu enfin lui adresser quelques mots éternels .
    je lui dis que je ne l'oublierais jamais et qu'elle n'avait aucun reproche à se faire, que la vie doit être faite de pardon , je ne lui en voulais aucunement .
    Et je sortis tout en gardant au fond de moi l'image de cette triste et dernière vue de celle qui fût mon manque absolu et qui le reste à jamais .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Comme je l'ai expliqué dans le chapitre 7, après avoir été chez mon oncle, mes frères et ma belle soeur sont repartis en voiture et moi en train .
    Il y avait un arrêt de quatre heures à Milan, en attendant ma correspondance je me promenais et pensais à tout ce que j'avais reproché à ma famille .
    Je me suis retrouvé dans une manifestation , les gens me prenaient avec eux, ils pensaient que je faisais parti du cortège, je faisais signe que non .
    Dans le train , enfin tranquille, j'ai pu réfléchir à tous ces évènements précipités .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Tout cela a été le déclenchement de ma décision de vivre seul puis une multitude de faits qui m'ont conduit à vivre à Alberville .---------------------------------------------------------------------------------------Felicia Giannone Epouse Cerica Ton histoire et vraiment triste André comment te dire la souffrance que tu asc dû endurer je pleure à chaque fois que je te lis !!!!!------------------Daniel Rabiah Pour ma part je fus trimballé de droite à gauche de 1955 à 1962. D'abord je fus placé à Saint Beaudille de la Tour dans l'Isère , puis à Viviers en Ardèche, puis Lyon et Grenoble pour revenir à Saint Beaudille. En 1962 je me suis retrouvé pour la première fois dans les centre de L"Etanche , Mercury et Tamiè------------------- Christian Weber Ce qui est bien entre "anciens", c'est que l'on peut tout exprimer, sans craindre de "blesser", les personnes qui nous aiment, qui n'ayant pas notre vécu, ne peuvent en toute bonne foi ne pas comprendre. C'est vrai que l'on peut ressentir des sentiments paradoxaux et difficilement compréhensibles ! (haine et amour en meme temps!!!).----------------Daniel Rabiah Pour moi je n'ai jamais peut m'attacher, à qui que ce soit . Heureusement qu'il y a eut le sport , où j'ai peut oublié l'espace de quelque heure . Les enfants mon beaucoup apportaient.--------------Christian Weber Tu sais Daniel, le "système social" (SS), a tout fait pour nous empecher de créer des liens. J'ai toujours compris pourquoi!...--------------------Christian Weber Tous les 2 ans, je me suis trouvé déplacé ailleurs. Comment créer des liens ainsi. A moins que cela ait fait parti du système de "rééducation" ? Qu'est-ce nous devions payer à la société??---------------Christian Weber Le simple fait d'échanger entre nous, facilite une "résilience". pour moi, c'est encore dur de partager. Je me suis renfermé à force d'etre traité de mythomane!!!-------------Daniel Rabiah Moi ce fut de même pendant des années ne pouvant allé vers les autres. Avec les enfants cela pouvais allé mais avec les parents c'était plus difficile. il fallait que je les connaisse bien.
     

  • Le décès inattendu d'une mère

    1915597_101184319909631_4659950_n.jpg          Avant de poursuivre sur mon expérience d'enfant placé , je voudrais tout simplement parler de ma mère Françoise qui est décédée en 1975 d'un cancer des intestins à l'âge de 46 ans .
    Tout d'abord j'aimerais dire que le jour où j'ai appris sa mort , j'habitais chez ma belle soeur et ce matin là je dormais profondément, quand la sonnette de la porte d'entrée a retenti .
    Quasiment en même temps je sursautais en criant " ma mère est morte ! "
    ______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
             Je ne l'avais pas revu depuis trois ans . C'était en 1972  et ma mère avait dù accepter de me recevoir pour les grandes vacances .
    Donc avec quelques anciens de la Belle Etoile nous avons pris le train , la micheline , qui allait jusqu'à Chambéry et Grenoble .
    Arrivé sur le quai de la gare de Chambéry , je pris le bus au Reclus en direction de la ZUP .
    Devant la porte de mes parents je sonnais une bonne dizaine de fois sans obtenir de réponse quand soudain la voisine d'en face ouvrit sa porte et me fit comprendre que ce n'était pas la peine d'insister car toute ma famille était partie pour l'Italie .
    A ce moment je restais abasourdi par le choc puis me ressaisi et me souvint que le père de ma tante vivait près du château de chambéry .
    Je me mis en route et me rendis à son appartement où il m'apprit qu'il restait encore mes frères Thomas et Carmélo .
    Il eu aussi la gentillesse de me conduire auprès de mon frère Thomas qui se trouvait chez sa future femme , Danielle .
    Elle me prit immédatement sous son aile et me raconta toute l'histoire sur le départ soudain de mes parents, mon frère et mes soeurs .
    ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Je suis resté tout le mois de juillet chez mon frère et ma belle soeur puis une assistante sociale m'a convoqué pour m'informer que mon frère ne pouvait s'occuper de moi et qu'il fallait que je rejoigne le groupe de la Belle Etoile en vacances à St Raphael .
    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Revenons à ce matin de 1975 .
    C'était la factrice qui sonnait à la porte, elle remit un télégramme qui précisait qu'il fallait appeler un numéro de téléphone à Florence .
    Je me rendis à Chambéry centre et appelait d'une cabine téléphonique , là ma soeur m'apprit le décès de ma mère .
    Le soir même , si mes souvenirs sont bons, mon frère, ma belle soeur, ma tante , mon cousin, sa femme et moi sommes partis pour Florence .
    En arrivant, nous étions attendus par la famille et nous sommes rendus à l'hôpital où se trouvait également hospitalisée ma soeur Rosalie pour une péritonite .
    J'ai pris ma soeur Rosaria dans mes bras puis nous sommes allés à la morgue .
    _____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Je ne voulais pas voir le corps de ma mère car une multitude de choses tournaient dans ma tête dans tous les sens .
    Je souhaitais la voir seul .
    J'étais un adulte mais en moi c'était le petit garçon qui pleurait .
    Pour autant , toujours aucune larme mais un immense poids dans la poitrine et toujours ce mot POURQUOI .
    Je pensais qu'un jour nous allions nous revoir, pouvoir nous parler et que j'aurais pû avoir des réponses à toutes mes questions .
    Mais elle était partie et les explications que je souhaitais avec elle .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Mes soeurs Rosaria et Joséphine m'ont rapidement rejoint, je suis ressorti de la morgue et j'ai vu mes frères pleurer .
    Puis nous sommes passés à l'appartement de mes parents puisque mon beau père était encore vivant .
    J'ai vu toutes les photos de mon grand père , ma grand mère , toutes les émotions m'ont submergées d'un coup et je me suis mis à sangloter .
    Plus tard nous nous sommes rendus chez mon oncle Rosario puis mon oncle François chez lequel nous avons mangé .
    A ce moment là , toutes mes années de souffrance sont remontées et j'ai vidé mon sac .
    Ma tante se permit de dire à mon frère " tu vois  il ne fallait pas l'emmener ! " . Cette tante est aussi à l'origine de mon placement , elle ne m'a jamais supporté , je ressemblais trop à mon père .
    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Je suis revenu en France par le train et je ressassais le comportement que j'avais eu , je me suis trouvé odieux .
    Je regrette tout ce que j'ai pu dire et cet écrit me permet de présenter mes excuses à ma belle soeur .
    Mais toute la souffrance accumulée depuis toutes ces années a explosé d'un coup .
    ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
            Je n'ai jamais eu de relations avec ma mère , ni en gestes ni en paroles mais pourtant elle restait ma mère et je n'arrivais pas à la détester malgré tout .
    Mon drame à moi c'est que ma mère restait ma mère . ----------------------
     Lpe Soru Très belle ta maman ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------Corinne Carthieux Recit vrai donc dur en émotions--------------Daniel Rabiah J'ai connu une personne qui s'appelait Danielle au centre de Voglans . Encore un grand merci pour ton récit---------------------Jean Louis Barlet Mille merci pour ce récit, je vois que nous sommes seul au monde ont as des amis qui ont souffert bien plus que nous même. Bon je ne peut pas venir le 7 . Car je rentre à l'hôpital pour me faire opérer de la cataracte. Mes mes panse vous accompagnera.